La communication ou l’histoire de la Poste

Le message existe depuis que l'homme habite la terre... et que la « poste » a toujours existé, même si ce n’était dans les formes que nous connaissons aujourd’hui !

L'historien Grec Herodote né à Halicarnasse surnommé le père de l'Histoire, car ses écrits, d'une information sûre (il avait beaucoup voyagé) forment un ensemble précieux et des mieux connus de. l'antiquité, rendit hommage aux courriers du Roi Xerxes, en ces termes :

« Ni la neige, ni la pluie, ni les ténèbres de la nuit n’arrêtent ces courriers dans le rapide accomplissement dans l’étape qui leur est assignée »

Xerxes roi des Perses reprit les projets de son père Darius et envahit la Grèce après avoir soumis l'Égypte révoltée. Il ruina Athènes mais fut vaincu à Salamine. Ces victoires sont dues en particulier par la rapidité des informations qu'il recevait des différents points de la bataille et des territoires lointains occupés.

Ce n'est pas la « poste » comme nous la concevons aujourd'hui, mais c'est un des premiers écrits de l'antiquité où l'on fait état des « courriers » ...

Le premier service postal véritable, semble-t-il, aurait été institué par le Roi Sargon de Chaldee (Babylonie) environ 2100 ans avant J.C. Les messages étaient inscrits sur des tablettes d'argile. Fort heureusement, à cette époque le tarif d'affranchissementne tenait pas compte du poids de l'envoi !

Les Chinois avaient aussi 1000 ans avant J.C. un corps decourriers qui voyageaient soità cheval, soit à pieds. Ils amélioraient le système quelques 1500 ans après puisqu'ils avaient en l'an 600 après J.C. : 1300 postes routiers, 360 postes fluviaux et 86 services de transport par voie terrestre et maritime.

Ce sont les Perses qui auraient imagine les premiers, les stations relais. Cyrus le Grand, fondateur de l'Empire Perse, 500 ans avant J.C, faisait courir ses messagers de relais en relais. Le système se perfectionna par la suite avec des relais dotés non seulement d'hommes, mais aussi de chevaux.

Le système postal fut perfectionné par l'empereur Auguste à Rome : le courrier administratif était transporté par « véhicule » grâce aux excellentes routes aménagées durant son règne. Plusieurs années plus tard, l’usage de la poste fut ouvert au public, mais s'écroula avec l'arrivée des Barbares qui envahirent l'empire romain entre le IIIe et VIe siècle de notre ère.

Il faut attendre quelques centaines d'années pour revoir surgir une nouvelle organisation postale, celle de Charlemagne, pour répondre aux besoins d'information et de communication de son empire compris entre la mer du Nord, l'Elbe, la Bohème, le Garigliano, l'Èbre, les Pyrénées et l'Atlantique.

Le moyen âge multiplie les sortes de postes au sein des corps autonomes, chacun organise ses réseaux de communications : l'université, les villes, les corps de métiers, le roi, les princes, et même les barons, sans oublier l'église.

 

A cette même époque, les moines « inventent » la lettre circulaire appelée ROTULA écrite sur parchemin qui réunit dans le même document toutes les informations intéressant la même congrégation dispersée en de nombreux points du territoire.

Un bénédictin Anglais Mathieu Paris, auteur d'une grande chronique de l'Angleterre rédigea en 1245 un rapport concernant les relations internationales au moyen de messagers, à la suite d'un incident produit à Douvres où le gouverneur avait intercepté un messager du Pape.

Ce premier rapport des relations « postales » internationales est aussi le premier rapport que l'on connaisse portant sur l'inviolabilité du courrier.

Si le pouvoir royal a disposé en France dès le début de ses propres messagers chargés de transmettre les ordres ou les messages du souverain, c'est 1464 que le Roi Louis XI créé un service postal régulier afin d'être « informé dans les meilleurs délais des affaires du royaume ».

On lui attribue parfois à tort, d'être l'inventeur des relais. Cependant, c'est sous son règne que s'organise cette « araignée universelle » avec des chevaucheurs le long des routes « courant la poste » pour informer le souverain.

Louis XI ne s'embarrasse pas de scrupules : il lit la correspondance de ses sujets lorsqu'il le juge à proposet ne fait distribuer le courrier que si cela ne « va pas à rencontre de l'intérêt public... »

Au début seules quelques routes sont dotées de relais de poste, comme par hasard, ce sont celles qui conduisent aux provinces convoitées par le suzerain... la Bourgogne, la Savoie, la Provence, la Bretagne, l'Anjou, la Picardie et le Roussillon.

Il rattacha au domaine royal, en 1473, le Roussillon et la Cerdagne, en 1480 l'Anjou, en 1481 le Maine et la Provence et en 1482 par le Traité d'Arras la Bourgogne et la Picardie. En trois jours, les courriers pouvaient franchir à cette période une distance de 110 lieues (près de 450 kilomètres).

Peu à peu la poste s'organise, elle se développe, elle devient indispensable au pays. La communication entre dans une phase nouvelle. De l'intérêt stratégique de la guerre, à l'intrigue, la communication est inséparable de la vie même pour l'évolution des techniques, de l’économie et de l'information même.

Pendant que la poste se développe en France, à l'étranger Richard III d'Angleterre établit en 1485 une chaîne de cavaliers tous les 20 miles (32 km) qui « voyageaient à la plus grande vitesse et pouvaient transporter un message en deux jours sur une distance de 200 miles » (320 km).

C'est par l'entremise de ce service que le roi Richard III apprit l'arrivée de l'armée de Bolingbroke qui lui fit perdre à Boswort non seulement son trône, mais aussi sa vie...

C'est en 1516 que le jeune Henri VIII(il avait alors 25 ans) nomma le premier Maître des postes d'Angleterre.

Mais revenons en France. Durant son règne, de 1589 à 1610,Henri IV met l'infrastructure postale au « service du peuple » et la poste royale entre en concurrence avec les messageries privées, en particulier celles des universités et de l'Église. Ce n'est qu'en 1643 que fut interdite la poste universitaire sous le mandat de Louvois, puissant surintendant des Postes.

Entre temps, les « circonstances administratives postales » sont créées par un édit de mai 1630 qui divise « la France en 20 bureaux chargés de percevoir les taxes afférentes en distribuant les lettres ou les paquets ».

Ces 20 bureaux se trouvent, à raison d'un par villeà Paris, Orléans, Bordeaux, Limoges, Montpellier, Dijon, Lyon, Toulouse, Grenoble, Nantes, Rouen, Calais, Metz, Moulins, Soissons, Tours, Poitiers, Bourges, Riom et Aix.

A l'intérieur même de la capitale, un maître de requêtes essaye en 1653 d'organiser la poste. C'est un véritable échec !

En 1790, un arrêté du Conseil sépare le courrier de la poste aux chevaux. Le nom fut conservé et durant de nombreuses années on le désignera par la poste aux lettres, avant de devenir tout simplement La Poste.

 

Mais revenons un peu en arrière, et voyons comment s'organise le service postal en Amérique du Nord. Jusqu'à 1639 les capitaines de bateaux conservèrent l'habitude d'installer des sacs de dépôt avant d'appareiller. Puis la législature du Massachusetts décrète que « tout le courrier provenant d'Outre Mer doit être remis à Boston, à un délégué chargé d'acheminer les correspondances à destination moyennant un penny par lettre ».

Au Canada, la correspondance était acheminée gratuitement entre « Québec en Nouvelle France et le port de La Rochelle », puis à son destinataire en France moyennant le tarif postal courant.

Entre Québec et Montréal la correspondance peut être acheminée par route après construction de la voie reliant ces deux villes en 1734. Le courrier des particuliers était aussi transmis par cette voie moyennant une taxe.

Aux États-Unis Benjamin Franklin est nommé « maître de poste » de Philadelphie en 1737 puis devient associé du Ministre des Postes en 1753. Il est renvoyé par les Britanniques en 1774 pour des raisons politiques mais il sera, l'année suivante, nommé par le Congrès, Directeur du nouveau système postal américain.

Très bientôt, Benjamin Franklindéveloppera considérablement les postes américaines et même canadiennes après la capitulation de Montréal en 1760.

Le courrier vers l'Europe part de New-York par paquebots, lentement... mais sûrement !

Jusqu'en 1838 les voiliers assuraient le transport transatlantique du courrier, et cèdent ensuite la place au bateau à vapeur. Le premier contrat est adjugé à Samuel Cunard fondateur de la Compagnie maritime qui 174 ans après porte encore son nom !

Il faudra attendre 1886 pour que le courrier acheminé vers l'Ouest et l'Est du Canada cesse de transiter par les États-Unis, grâce à l'achèvement de la voie ferrée du Canadien Pacifique qui s'étend d'un bout à l'autre du Canada.

C'est donc au cours de ce XIXème siècle que la poste va se développer considérablement.

Le téléphone est exploité commercialement aux États-Unis à partir de 1877 et en France à partir de 1879.

Peu à peu, le chemin de fer (synonyme de vitesse) remplace la diligence et les convoyeurs remplacent les postillons. Les postiers travaillent dans les wagons ambulants et deviennent les « rois de la poste ».

A l'aube du XXème siècle, le chemin de fer sur terre, le bateau à vapeur sur mer ont modifié le visage de la poste, pour lui modeler celui de l'ère moderne.

Mais l'histoire postale n'est pas terminée, car déjà l'automobile apparaît, et puis ce sera la poste aérienne...

Le besoin de communiquer sera de plus en plus indispensable, ce qui développera la poste malgré les difficultés qu'elle rencontre parfois, notamment pendant les guerres...

Durant le siège de Paris en 1870-71, des liaisons sont conservées avec le monde extérieur : pigeons voyageurs et ballons, empêchant ainsi l'isolement total de la capitale.

 

Ceci nous amène à essayer de faire l'inventaire des moyens utilisés par l'homme pour communiquer à travers les âges.

L'homme lui-même fut sans doute le premier moyen utilisé se déplaçant à pieds ou au pas de course, comme le soldat de Marathon qui courut porter la nouvelle de la victoire et s'effondra.

Les tablettes d'argile en Babylone 2100 ans avant J.C. furent sans doute le premier support avant le papyrus des Égyptiens et le parchemin du Moyen-âge.

N'oublions pas ce « support » curieux et habile utilisé par les Grecs et rapporté par Herodote, qui consistait à raser les cheveux d'un esclave, à rédiger le message sur son cuir chevelu (l'historien ne nous a pas indiqué avec quoi... ) puis à l'envoyer à destination. Celui qui voulait conserver le secret du message attendait que les cheveux de l'esclave repoussent avant de l'envoyer à destination. Il ne restait à son destinataire qu'à couper à nouveau les cheveux de l'esclave pour prendre connaissance du message !...

Les pigeons voyageurs ont été utilisés par les Égyptiens mais ils abandonnèrent ce mode de transport les Tartares ayant pris trop de goût pour la chair de pigeon...

Le pigeon et le cheval ne furent pas les seuls animaux utilisés : le chameau en Asie, les éléphants aux Indes et les chiens à traîneau en Amérique du Nord et en Alaska peuvent venir aussi allonger la liste des animaux utilisés pour le transport du message.

La diligence, le train, la voiture, la bicyclette et l'avion sont les moyens les plus connus pour le transport du courrier. Mais il faut citer aussi le ballon et le dirigeable, sans oublier les sous-marins utilisés par les Allemands durant les hostilités de la seconde guerre mondiale ou l'hélicoptère par l'armée en Indochine, en Corée et même parfois en Algérie.

Mais la communication c'est aussi le télégraphe, le téléphone, le télex, l'imprimerie avec ses journaux et ses livres, le cinéma et la photo, puis la télévision avant de parvenir à l'ère des satellites et aujourd’hui avec l’informatique et le web... demain avec le Smartphones, les tablettes et autres appareils du XXIè siècle…

L'histoire postale ne s'achève pas aujourd'hui, s'achèvera-t-elle un jour ?

En guise de conclusion, rappelons le premier message lancé depuis l’espace, le 12 avril 1961, à bord de Vostok 1 (4,75 tonnes et 4,40 mètres) par le soviétique Youri Gagarine au cours du 1er vol autour de la terre en 1 h 48, message de paix en déclarant que « d’ici on ne voit pas les frontières »… Avant d’embarquer il lance « Tous pour un, un pour tous ! » un clin d’œil aux trois mousquetaires d’Alexandre Dumas !

Quelques années plus tard, le 21 juillet 1969 c’était au tour d’un américain, Armstrong qui de la lune, sur la mer de la tranquillité, adressa un message à l’humanité : « C'est un petit pas pour l'homme, un bond de géant pour l'humanité » !

Ce jour-là, Armstrong écrivit la première phase de l'histoire postale de notre Univers.

 

Documentation, Bibliographie : Musée Postal de PARIS, administration des postescanadiennes, Revue Philatélie.

 

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